COMMISSION MIXTE
PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la séance du 7 juillet 2016
Sont
présents :
● CSN : Me TOULOUSE, Me PROUVOST,
Me ESPERANDIEU, Me BULHER, Me MILLET, Me FAVRE
● CGT : P. LESTARD, V. BAGGIANI, E. LAOUISSI
● CFDT : JP BERGER
● CFTC : S. WISNIEWSKI, P.
LEMOIGNE, E. MARCHAND, J. CYBULA
● CGC : H.
de CHERISEY, H. GREARD, L. CARON
● FO : JJ. BAUDUIN, G. RONCO, D.KRAUTH, R.MASSON, JJ. LE FUR
● Secrétariat : Mme MENDRAS
Absente
excusée : Madame RIVOAL, Présidente.
________________
Après
présentation par Me TOULOUSE des excuses de Madame la Présidente, il est passé
à l'ordre du jour.
1.- Approbation
du procès verbal de la séance du 16 juin 2016
Ce
procès-verbal est approuvé après les observations formulées.
2.-
Protection des salariés mandatés, réécriture de l'article 34 de la convention
collective (demande des organisations
syndicales) - signature
Me
TOULOUSE indique avoir fait remonter au CSN toutes les demandes des
organisations syndicales telles que mentionnées au compte rendu de la réunion
du 16 juin 2016.
Les
réponses du CSN sont les suivantes :
1
- Concernant le périmètre d'application (art. 34.1 et 34.2) :
-
accord pour les sections de l'OPCA
-
accord pour les conseils d'administration du CFPN et de l'IMN
-
pas d'accord pour les CPG de l'INAFON
2
- Concernant la rémunération des absences par le CSN : pas d'accord
3
- Concernant (art. 34.7) l'avis sur la cause de licenciement
"justifiée" plutôt que "cause réelle et sérieuse" :
maintien de la cause justifiée.
Le
document avec les textes ainsi actualisés est remis en séance pour signature.
Sont
d'accord pour signer : CFDT, CGT, CFTC, CGC.
Par
contre, FO ne signera pas, au motif que sa principale revendication sur le
périmètre de protection de l'art. 34.7 n'a pas été prise en compte.
La
CGT précise qu'elle souhaite que soit incluse la notion de "cause réelle
et sérieuse" plutôt que "cause justifiée" mais qu'elle ne
bloquera pas sur ce point, considérant que le nouvel article 34 constitue un
progrès par rapport au texte actuel.
Suivent
de longs échanges entre le CSN et FO, suite au regret exprimé par Me TOULOUSE à
l'égard de la position de refus de signature exprimée par FO.
P.
Lestard, pour la CGT, ne pense pas qu'il soit utile de prolonger ces débats. La
Fédération FO est légitime à décider elle-même de sa position sans avoir à se
justifier. La CGT avait d'ailleurs la même revendication que FO, mais compte
tenu des avancées du nouveau texte par rapport à l'ancien, elle a sur ce
dossier privilégié la notion de compromis acceptable.
Puis
le texte de l'accord est signé en séance par tous les partenaires sociaux, à
l'exception de la Fédération FO.
3.-
Financement du paritarisme - suite
Me
TOULOUSE rappelle que le CSN ne procédera au versement de la subvention que
s'il y a un accord unanime des organisations syndicales. Le CSN ne prendra pas
l'initiative de porter ce point à l'ordre du jour des prochaines séances de la
commission.
Puis
Me TOULOUSE demande aux organisations syndicales leur position sur le texte de
l'accord proposé par le CSN, qui reprend les dispositions de l'accord
précédent.
Donnent
leur accord : FO, CFDT, CFTC, CGC.
En revanche, la CGT exprime son désaccord, et son
représentant (P. Lestard) donne lecture de la déclaration suivante, après avoir
précisé qu'elle traduit la position de l'organisation syndicale qui l'a
expressément mandaté dans ce sens :
"La
CGT ne peut signer l'accord proposé par le CSN.
Deux options sont possibles :
1 - Ou bien la décision
du Conseil Constitutionnel du 27 novembre 2015 suite, à une question
prioritaire de constitutionnalité, s'applique au domaine conventionnel, auquel
cas la CGT signerait un accord conforme à cette décision.
2 - Ou bien le domaine
conventionnel n'est pas concerné par cette décision, auquel cas la CGT
maintient la position qu'elle avait développée dans l'affaire ayant donné lieu
à cette QPC, soit un financement réparti en prenant en compte la
représentativité syndicale.
Dans ce cadre, le
scrutin CRPCEN n'est plus un critère pertinent. Il l'était lorsque n'existait pas
d'autre mesure de la représentativité syndicale.
Il ne l'est plus depuis
qu'existe un système légal de mesure de cette représentativité basé sur un
scrutin spécifique (arrêté du 11 juin 2013).
Ce scrutin, outre le
fait qu'il soit légal, présente l'avantage d'un véritable choix des électeurs
pour une organisation syndicale de leur branche. A l'inverse, le scrutin CRPCEN
ne porte pas sur le choix d'une organisation syndicale, mais sur des personnes,
avec intervention de critères de personnalités, de fonctions exercées, de
domicile, etc...
La CGT a accepté que
perdure l'ancien système tant qu'était en cours le mandat CRPCEN ayant débuté
en 2011 alors pris pour référence.
Ce mandat s'étant
achevé, la CGT demande pour 2016 l'application de l'arrêté du 11 juin 2013, qui
a fixé pour quatre ans la représentativité syndicale dans le notariat comme
suit :
- CGT-FO : 33,56 %
- CGT : 25,39 %
- CFDT : 21,59 %
- CFTC : 11,50 %
- CFE/CGC : 7,96 %
La CGT peut néanmoins
accepter, pour favoriser le présentéisme à la CMP, de maintenir à hauteur de
1/5ème de la subvention, le critère de présentéisme aux séances de notre
commission.
En cas d'accord la
répartition se ferait donc sur deux critères :
- celui de la
représentativité, appliquant l'arrêté du 11 juin 2013, à hauteur de 4/5èmes.
- celui du présentéisme
à la commission, à hauteur de 1/5ème.
Bien entendu, pour les
exercices futurs, le nouveau scrutin sur la représentativité sera appliqué.
Dès lors qu'une
organisation syndicale représentative demande l'application d'une règle fondée
sur des critères résultant de la loi, on ne voit pas comment le CSN et les
autres partenaires sociaux pourraient s'y opposer".
H.
GREARD, pour la CGC, se dit scandalisé par la position de la CGT qu'il conteste
avec virulence, s'en prenant même nommément à P. Lestard malgré l'information
relative au mandat impératif de celui-ci.
Il
développe ses arguments le conduisant à privilégier le scrutin de la CRPCEN.
Compte
tenu du caractère polémique, et visant sa personne, des propos tenus, P. Lestard
s'abstient de toute réponse, la déclaration de la CGT étant suffisamment
explicite.
Me
TOULOUSE confirme exiger un accord de l'ensemble des organisations syndicales.
S'agissant
de la référence à la décision du Conseil Constitutionnel, il confirme qu'elle
s'applique à une disposition légale mais ne s'applique pas aux accords
conventionnels comme celui des partenaires sociaux du notariat.
La
CFTC se dit surprise de l'exigence d'unanimité du CSN et considère qu'il
pourrait verser aux organisations signataires et ne pas verser à ceux qui ne
signent pas l'accord.
P.
Lestard s'étonne d'une telle suggestion qui a un caractère illégal en ce
qu'elle contrevient à l'exécution des accords paritaires (Nota : la CFTC n'a
pas eu cette position pour l'accord sur l'article 34 qui n'a pas été signé par
FO).
En
conclusion de ces débats, Me TOULOUSE invite les organisations syndicales à se
concerter pour parvenir à un accord.
La
CGT se déclare favorable à cette concertation, et elle la propose
officiellement aux autres organisations syndicales qui auront donc à se
déterminer.
Aucune
de ces organisations syndicales ne donnant un accord en séance, il leur revient
de prendre l'initiative de faire connaître ultérieurement leur position sur la
concertation souhaitée.
(Nota
: la CGT-notariat a pour mission la défense des intérêts des salariés dans
toutes les structures de la profession, et elle ne dérogera pas, pour des
questions financières, aux principes qui la régissent).
4 - Ouverture
de négociations en vue de la conclusion d'un accord sur la qualité de
vie au travail (QVT)
Sur
cette question, FO et la CFTC déclarent souhaiter un report des discussions à
une séance ultérieure.
La
CFDT indique préparer un document pour la commission de septembre.
La
CGC marque son intérêt pour cette question et déclare y travailler.
La CGT développe sa position dans la déclaration suivante :
"Ce sujet
s'introduit progressivement dans les entreprises, et il semble que le lieu le
mieux adapté pour les négociations soit d'abord l'entreprise. Cela s'explique
par la diversité des situations existant dans les entreprises, notamment à
raison de leur taille.
On constate en outre
que ce sujet interfère avec d'autres comme les conditions de travail, l'égalité
entre les hommes et les femmes, le management de la prévention, la prise en
compte des risques psycho-sociaux, le travail des seniors, etc...
Dès lors, on peut
légitimement s'interroger s'il convient de conduire une négociation sur le
thème de la "Qualité de vie au travail" ou bien s'il n'est pas préférable,
d'abord, d'identifier ce que recouvre cette notion, et décider ensuite des
négociations spécifiques à conduire sur chaque sujet concerné.
La commission a déjà
conduit des négociations sur ces thèmes, dès 2008, mais sans être parvenue à
les concrétiser dans des accords.
La CGT est bien
évidemment favorable à des négociations pour permettre une amélioration de la
qualité de vie au travail des salariés mais, compte tenu des expériences
passées, elle craint le risque d'un "flop" si ces négociations ne sont
pas conduites avec méthodologie et en se donnant les moyens nécessaires.
A défaut nous risquons,
au mieux d'élaborer un accord qui se contentera de généralités et lieux
communs, un peu "tarte à la crème" et avec peu de mises en oeuvre
concrètes dans les offices notariaux, ou, au pire, de conduire des discussions
à l'infini qui ne déboucheront sur rien.
Ce serait alors un bel
exercice de masturbation intellectuelle, sans portée réelle sur le terrain.
Pour preuve, les thèmes
déjà abordés à cette commission à l'initiative de l'intersyndicale et qui n'ont
pas abouti : amélioration des conditions de travail et adaptation au poste de
travail, aménagement des fins de carrière et transition entre activité et
retraite.
Au plan méthodologique,
et pour éviter une simple opération d'affichage ou de communication, la CGT
préconise d'abord une information de notre commission afin que ses membres puissent évaluer au mieux les
enjeux et élaborer ensemble un plan d'action.
Elle suggère à cet
effet qu'à la rentrée une séance (éventuellement une séance supplémentaire
spécifique), soit consacrée à l'audition d'un organisme spécialisé.
Exemple : l'ARACT Ile
de France (Agence régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail).
A la lumière de cette
audition, la commission pourra définir les objectifs à atteindre et travailler
à l'élaboration d'un plan d'action".
Finalement,
cette question sera portée à l'ordre du jour de la commission de septembre
2016.
5- Questions
diverses
5.1 - Les clercs
habilités (décret du 20 mai 2016)
La CGC a demandé la mise à l'ordre du jour de ce point pour
débattre des dispositions de l'article 17 du décret du 20 mai 2016 relatives au
devenir des clercs habilités (dont 4.500 environ n'ont pas le diplôme de
notaire).
Elle dit avoir fait un sondage auprès des clercs concernés.
Un échange de vues a lieu sur cette question.
Il en résulte que le décret ne répond pas à la volonté du
notariat de permettre aux clercs habilités en fonction de poursuivre les
habilitations en cours jusqu'à leur terme, sans les contraindre à devenir
notaires en dérogeant à l'exigence de diplômes requis par le décret du 5
juillet 1973 modifié.
A cet égard, le CSN n'approuve pas ces dérogations qui
fragilisent la fonction de notaire et font courir des risques à la profession,
notamment en termes de garantie collective.
C'est particulièrement le cas du clerc qui n'a à justifier
que d'une durée d'habilitation, sachant que celle-ci peut ne porter que sur des
domaines spécifiques et ne garantit pas toutes les compétences exigées d'un
notaire.
S'agissant de la prorogation de la date limite de validité
des habilitations en cours jusqu'au 31 décembre 2020, le vote favorable a eu
lieu à l'Assemblée Nationale et le Sénat doit se prononcer le 13 juillet.
5.2 - Pour la
CFTC, Sandra WISNIEWSKI demande la mise à l'ordre du jour de la commission de
septembre l'étude d'un avenant aux dispositions relatives à l'entretien annuel
d'évaluation.
5.2 - Prochaine réunion : jeudi 22
septembre 2016
Ordre du jour :
-
approbation du PV de la séance du 7 juillet 2016
-
rémunération des notaires salariés
-
salaires : application de la clause de sauvegarde
-
qualité de vie au travail (suite)
-
entretien annuel d'évaluation (demande CFTC)
-
questions diverses
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